Précédemment sur le blog, il était question d’addiction aux écrans, de dopamine et de récompenses. Autant d’influences négatives sur nos cerveaux et ceux des jeunes en particulier. Cependant, des collégiens et lycéens se sont saisis de l’outil pour en faire un atout réussite. Le confinement a accéléré la tendance aux comptes « studygram ». Des jeunes, des enseignants, des éditeurs de contenus didactiques proposent fiches, conseils et renforcement positif. Chacun annonce ses objectifs et invite sa communauté à le suivre, voire à développer son propre compte. Petit aperçu de quelques studygram bien utiles en ces temps de reconfinement.
Les comptes Instagram des institutionnels et éditeurs
La plupart des comptes Insta déployés par les institutionnels renvoient vers un site ou une chaine Youtube. Ils ne sont pas à proprement parler des studygram. Cependant, ils peuvent venir en appoint sur un sujet précis. Par exemple, le site unedicteeparjour fournit des outils pour améliorer son orthographe. Suivre son compte Insta @UDPJ permet d’être avisé des dernières mises à jour et de se motiver en partageant ses progrès.
On trouve aussi le compte @up2school_bac. Il renvoie vers sa chaine Youtube pour visionner des vidéos de conseils méthodologiques et topos de connaissances relatives aux programmes du bac. Ces contenus semblent être fournis par des élèves de l’ESSEC désireux d’aider les plus jeunes dans la réussite scolaire.
D’autre part, certains comptes fournissent des informations générales sur les modalités du bac 2021 comme @infosbac2021. On y trouve le détail de chaque épreuve sous forme de fiches en posts et en stories.
Enfin, le compte @study_fiche fournit des fiches de révision par matières niveau collège et lycée. Les stories répertorient les publications par discipline (physique-chimie, anglais, maths, français, SVT).
Profs sur Insta : pour apprendre autrement
Depuis des années déjà, des enseignant·e·s de toute discipline ont tenté l’aventure du numérique. Souvent motivé·e·s par la possibilité de déployer une pédagogie différente et/ou complémentaire de celle proposée en classe, ces enseignant·e·s misent sur la réussite de tous. À noter une nette prédominance des profs de maths et de SVT engagés dans cette démarche d’enseignement. Ainsi, Yvan Monka, prof de maths, recense plus de 13 000 abonnés à son compte Insta et 937k sur sa chaîne Youtube ! L’occasion de revoir ses cours de la 6ème à la Terminale avec un discours ultra rodé et des démonstrations limpides. D’ailleurs, dans les collèges et lycées, certains enseignants n’ont pas hésité à conseiller ces vidéos à leurs élèves pendant le confinement.
Dans la même veine, Rachel de @droles2maths, rassemble presque 4 000 abonnés. Ce compte s’appuie aussi sur sa chaîne Youtube. Mais surtout, Rachel a la particularité de proposer des cours en ligne interactifs gratuits. Il suffit de s’inscrire sur son site. Cela donne « la possibilité de poser toutes ses questions et de s’entraider dans une ambiance sympa & ludique ! » Les stages du mois de décembre sont déjà complets, mais les précédentes sessions restent disponibles en replay. À titre d’exemple, un cours en ligne était proposé le 4 octobre pour les Terminales sur la combinatoire.
Enfin, côté maths, on trouve encore le compte @jai20enmaths qui propose lui aussi des live, mais sur FaceBook. Avec pas loin de 6 000 abonnés sur son compte Instagram, cet enseignant prévoit de créer prochainement son application pour aider les lycéens à réviser leur programme sur mesure.
D’autre part, plusieurs comptes Insta de profs de SVT apportent leur contribution à la transmission des savoirs par le numérique. En particulier, deux comptes de jeunes enseignants se démarquent :
- @madame.svt animé par Camille, prof de SVT à Brest qui prodigue également des conseils pour renforcer sa motivation,
- @prof.svt.actu animé par Anthony avec une story d’actualité 7j/7, des quizz, des jeux, des concours et sa chaîne Youtube (#SVTime).
Studygram de collégiens et de lycéens : la nouvelle tendance sur Insta
Sous les hashtags #studygram et #studygoal se trouvent des comptes de jeunes du collège à la fac qui prodiguent leurs conseils de réussite. Le principe est simple : définir son objectif et tout mettre en oeuvre pour l’atteindre. En bio, les auteurs·trices indiquent quel bac ou quel diplôme ils souhaitent obtenir à la fin de l’année scolaire ou le métier qu’ils·elles briguent. Cette identification permet aux utilisateurs·trices du réseau social de retrouver des parcours similaires aux leurs. Le ton se veut le plus souvent léger, engageant, pour favoriser l’échange à travers des #qotd. Le dialogue est de mise entre les abonnés qui se soutiennent et s’entraident. La fameuse #qotd (question du jour) permet à chacun·e de s’exprimer et de partager ses astuces sur de nombreuses thématiques : contenus de cours, humeur du jour, matériel de travail, routine…
Cap sur le bac : des studygram pour réviser
Là encore, on note une prédominance de spécialités maths, physique et chimie.
- @studygoal_bac qui ambitionne une mention TB au bac pour s’orienter en L. AS (licence option accès santé), ou encore @studanh souhaitant accéder à la PASS (Parcours Accès Santé Spécifique)
- @studyvibe.fr qui affiche comme objectif de devenir vétérinaire,
- @chlo_study (objectif chirurgienne), @schoolmel et @study_of_romy (objectif pédiatre) actuellement élèves de Terminale spécialité SVT, physique-chimie, maths complémentaire,
- @studygram_mthld, élève de 2de, préparant le Bachibac (double bac français et espagnol) et @lyceenne.abibac candidate Abibac (double bac français et allemand).
Le soin apporté à la présentation, le graphisme et l’usage des couleurs est souvent salué par les utilisateurs·trices. Ainsi l’aspect esthétique des fiches a toute sa place sur un réseau social comme Instagram.
Par ailleurs, d’autres comptes délivrent des conseils plus généraux concernant le bac, comme @infosbac2021 ou @conseilbac2021 animé par Enzo. Il y prodigue des fiches conseils pour préparer le grand oral, s’orienter sur Parcoursup, informe sur les certifications (Pix), la vie lycéenne (éco-délégués, lutte contre le harcèlement…). Une mine d’informations pour tous les futurs bacheliers !
Par ailleurs, des comptes dédiés à d’autres spécialités du bac (HGGSP par exemple) existent, mais avec une audience moindre.
La tendance des studygram se prolonge au-delà du bac
Pour finir, de nombreux étudiants continuent à alimenter des studygram, dans des domaines variés (droit, BTS tourisme, orthodontie, école d’ingénieur, école d’arts appliqués…). Le principe reste le même : des fiches sur les contenus, des conseils pour s’organiser, des références utiles au quotidien. J’en citerai deux dont l’audience ne cesse de croître :
- @studygramdemel (38,1k) qui se définit comme « optimiste et motivée ». Mel partage ses échecs et ses succès, ses astuces pour surmonter les épreuves, relancer sa motivation et s’organiser dans ses études et son quotidien d’étudiante,
- @studyduude (Centrale Supelec)
Par ailleurs, le point commun de tous ces comptes tient dans la bienveillance, l’entraide et l’intelligence collective. C’est l’idée sous-jacente qu’il n’existe pas qu’une seule façon de réussir, qu’on peut aller piocher chez les un·e·s et les autres des bons conseils, un partage d’expérience stimulant. Nombreux sont les posts dédiés à la motivation, la confiance en soi, comme moteur de réussite. L’objectif est bien la prise en charge de son avenir, l’acquisition de l’autonomie et des compétences psycho-sociales ou psycho-comportementales. Au premier rang desquelles, la capacité à définir sa propre méthode de travail et à apprivoiser la méta-cognition (apprendre à apprendre).
Ainsi, dans presque tous les comptes dédiés aux révisions, se trouve un volet organisation et routine de travail. Et on se pose des questions, les fameuses #qotd. À quels horaires est-on le plus efficace pour travailler ? Quels types de fiches utiliser ? Certain·e·s postent même le détail complet de leur matériel : crayons, feutres, papier et cahiers spéciaux… Et comme un catalogue de jouets attire le regard des enfants, les photos multicolores des surligneurs sagement rangés en dégradés harmonieux donnent envie de travailler. Comment allier l’utile et l’agréable ? En créant un environnement graphique, sonore parfois, une mise en condition. L’ambiance de travail prend toute sa mesure, comme expression de soi au service de soi. C’est pour ça qu’Instagram a du sens à ces revues d’étude.
En définitive, il donne à voir les processus de mémorisation, d’organisation des connaissances et il aide à construire son récit de vie.