Politique et écologie : quels programmes pour les élections présidentielles ?
Chez Weeprep, on suit de très près l’actualité écologique. Face à l’urgence climatique et à l’échec des COP (Conference of the Parties) successives, nous nous sommes intéressées aux programmes des élections présidentielles. Et…nous avons été déçus. En effet, à moins de 3 mois des élections, les intentions des candidats ne sont pas encore connues. Nous avons fait appel à Alexandra d’Imperio, médiatrice scientifique et journaliste scientifique. Elle nous aide à faire un premier point sur la thématique « politique et écologie ». Ce sera déjà un premier pas pour défricher les futurs programmes. À quand remonte la prise en compte de l’environnement par le pouvoir politique ? Quelles sont les actions les plus marquantes entreprises jusqu’à nos jours ? Quelles sont les priorités à venir en matière d’écologie ? Même si on a déjà une petite idée des urgences à traiter, Alexandra démêle ici les différentes échelles d’action. Et elle évalue l’impact des mesures possibles. Ainsi, grâce à cette analyse, nous pourrons mieux penser notre rôle et celui de la démocratie dans l’avenir de notre planète.
Bilan historique de la question écologique
Premier ministère de l’environnement sous Pompidou
Parler d’écologie aujourd’hui sonne comme une évidence, même si l’on peut regretter une trop grande inaction. Cependant, le terme d’écologie recouvre des réalités diverses selon l’époque. À quand peut-on dater l’intérêt des politiques en France pour l’écologie ? Le premier ministère de l’environnement remonte à Georges Pompidou en 1971. D’ailleurs, il s’appelait plus spécifiquement Ministère de la protection de la nature et de l’environnement. Nous sommes à une période de plein développement urbanistique. Les chantiers grignotent de plus en plus les territoires naturels. Qu’il s’agisse de construire des bureaux, des logements, une offre touristique (littoraux et montagnes), tous ces complexes étendus dévorent les espaces. Ce sont d’abord les conservateurs, proches d’une certaine idée des terroirs français, lieux de chasse par exemple, qui défendent la préservation des espaces naturels. Bien sûr, le courant écologiste hippie touche la France, mais il ne prend pas l’ampleur du courant américain, notamment californien. À ce titre, les États-Unis, pays d’une grande diversité d’écosystèmes et de paysages sauvages, manifestent une attitude vis-à-vis de la préservation de la nature bien plus radicale et suivie qu’en France. Les questions liées à l’environnement sont souvent dévolues à un simple secrétariat plutôt qu’à un ministère à part entière. Ce secrétariat se trouve généralement sous la tutelle du Ministère de l’industrie ou de l’agriculture. Ce qui montre que les questions environnementales paraissent secondaires et surtout dépendantes des activités économiques, en l’occurence primaire et secondaire. Aujourd’hui, le ministère de la transition écologique est dirigé par Barbara Pompili. Elle appartenait au parti Europe écologie Les Verts dont elle a démissionné pour rejoindre LREM.La Grande-Motte (Jjoulie, CC BY-SA 3.0, CC, via Wikimedia Commons)
Quelles sont les préoccupations historiques d’un ministère ou secrétariat dédié aux questions environnementales ?
On a vu qu’avec Pompidou, l’environnement revêt un aspect conservation des paysages et des terroirs de France. Depuis les années 70, des lois ont été promulguées pour freiner l’urbanisation et préserver des espaces naturels. Ainsi en 1975, l’État crée le « Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres (CELRL), un établissement public administratif, placé sous la tutelle du ministère de l’écologie, qui a pour objectif d’acquérir des espaces afin d’en assurer la conservation ou la restauration. » (source article Loi littoral, Wikipédia). Parallèlement, la fin des années 70 avec ses deux chocs pétroliers oblige la France à revoir sa politique énergétique. Elle fait le choix du nucléaire pour ne plus dépendre des pays pétroliers. Initié par De Gaulle qui crée les CEA (comité à l’énergie atomique) dès 1957, le nucléaire satisfait environ 8% de la production d’électricité française en 1973, avec 9 réacteurs de 1ère génération. Suite au premier choc pétrolier, Pompidou lance la construction de 54 réacteurs. Aujourd’hui, « 58 réacteurs nucléaires sont en service en France, 12 autres réacteurs ayant été définitivement arrêtés. Ils ont permis de produire 415,9 TWh en 2014, soit 77% de l’ensemble de la production électrique française. » (source site connaissancesdesénergies.org)
La résistance écologique et anti-nucléaire française autour du plateau du Larzac
Dès le début des constructions nucléaires, on sait que le risque de dégâts en cas d’accident est conséquent. Des oppositions naissent aux États-Unis et gagnent aussi l’Allemagne et dans une moindre mesure la France. Cependant, les luttes qui opposent les habitants du Larzac aux forces de l’ordre dès 1971 montrent que la France compte aussi sur un groupe d’activistes écologistes. Rappelons les faits. En 1971, « le ministre de la Défense nationale de Georges Pompidou, Michel Debré, annonce l’extension du camp militaire de la Cavalerie. Il veut le faire passer de 3.200 à 14.000 hectares pour entraîner les divisions blindées et les engins lance-missiles ». Des paysans, de plus en plus nombreux et associés à d’autres sympathisants, refusent d’abandonner leur plateau à l’armée ». Dans leur lutte, les paysans sont rejoints par des bataillons d’anti-nucléaires et militants pacifistes. Ils organisent notamment en août 1977 un grand rassemblement « Viure al païs » (« vivre au pays ») ». Lors de son élection en 1981, François Mitterrand honore sa promesse d’abandon du projet. Depuis, le Larzac a abrité plusieurs rassemblements alter-mondialistes et anti-nucléaires.Par LAGRIC — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, Wikimédia
Écologie et politique : prépondérance de la question du nucléaire en France
Pourquoi la France ne se décide-t-elle pas à sortir du nucléaire ?
La position de la France vis-à-vis du nucléaire bute sur son ambivalence. D’une part, il y a une volonté politique forte et historique de favoriser le nucléaire selon deux arguments :
stratégique : pour ne pas dépendre des pays fournisseurs de combustibles et donc garantir une certaine indépendance énergétique,
écologique : les centrales nucléaires émettent peu de CO2
Cependant, ce premier constat ne doit pas masquer le risque d’accident nucléaire. Car on en connait les conséquences désastreuses : retombées radioactives responsables de cancers, malformations et nombreuses autres pathologies, territoires contaminés devenus impropres à la vie). D’autre part, les centrales nucléaires polluent pour diverses raisons. Ainsi, l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) relevait en 2021 des fuites de SF6, le plus puissant gaz à effet de serre, dans 18 centrales françaises. « Ce SF6, utilisé pour ses propriétés d’isolant électrique, possède un potentiel de réchauffement 23 500 supérieur à celui du CO2 pour une durée de vie de 3 200 ans, selon EDF. Il met en effet beaucoup plus de temps à disparaître que le CO2. » (d’après un article du 1/11/21 de L’Obs). De même, « Greenpeace rappelle par ailleurs que la filière nucléaire génère d’autres émissions de CO2 hors centrales, via l’extraction dans les mines, les transports de matière ou l’usine de retraitement de la Hague. » Quoiqu’il en soit, cette question du nucléaire apparait comme un élément majeur du débat politique. D’ailleurs, c’est autour de ce débat que s’est construit le parti écologique des Verts. À l’origine il s’inspire du courant du wilderness américain réactualisé suite à l’accident nucléaire de Three Mile Island du 28 mars 1979. Il y a très tôt une prise de conscience des dangers du nucléaire. Ce qui remet en question ses avantages politiques (promesse d’une fourniture d’énergie stable à coût maitrisé) et géo-stratégique. Les Verts incarnent une voie politique à part, plutôt perçue comme étant de gauche. Alors que les écologistes américains s’inscrivent dans un courant conservateur. Ce sont surtout des mères de familles américaines qui s’inquiètent pour leurs enfants. De fait, aux États-Unis cet accident a eu un impact considérable et a freiné l’expansion du nucléaire.
La peur de l’accident nucléaire n’ébranle pas les politiques français
Tandis qu’en France, la construction des usines se poursuivait et que la lutte contre le nucléaire était assurée par un courant anti-capitaliste et anti-autoritaire. Encore aujourd’hui la position des dirigeants français oscille entre volonté de réduire le nucléaire et tentation de poursuivre une exploitation qui satisfait les besoins d’énergie sans impacter la pollution de l’air. Le Président Macron adopte une relative neutralité sur ce sujet. Tout en se déclarant favorable aux énergies renouvelables, il parle aussi de construire des micro-centrales. Ce n’est pas le cas de l’Allemagne qui a déclaré sortir du nucléaire d’ici la fin de l’année 2022. Profondément marquée par l’accident de la centrale de Tchernobyl en Union soviétique (actuellement Ukraine) le 26 avril 1986 puis par Fukushima le 11 mars 2011 au Japon, l’Allemagne a préparé sa sortie du nucléaire. Cependant, elle risque d’avoir recours à des centrales à charbon et de relancer la question de l’émission de CO2… En fait, pour les politiques, la question de l’abandon du nucléaire nécessite un projet à très long terme pour démanteler les centrales dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Mais aussi et surtout elle implique d’apporter une réponse aux besoins énergétiques des français. Or la consommation d’électricité augmente et la tension augmente sur la fourniture du gaz et de l’électricité. Par ailleurs, actuellement les énergies renouvelables ne sont pas capables de fournir suffisamment. De plus, la question de leur stockage demeure non résolue. C’est pourquoi l’écologie politique se heurte à de nombreuses difficultés, tant techniques qu’humaines.Photo by Lukáš Lehotský sur Unsplash
Quelles sont les urgences en matière de politique écologique ?
Le débat politique autour du nucléaire
Encore une fois la question du nucléaire devrait figurer dans les programmes des candidats à l’élection présidentielle. La problématique ne sera pas forcément dans un débat « pour ou contre ». Mais plutôt sur les priorités données aux différents types de production énergétique et le calendrier. Comme Emmanuel Macron n’a pas forcément tenu ses promesses en la matière, il pourrait manquer de crédibilité à ce sujet ? En effet, on peut comparer ses promesses électorales et ses réalisations. Or, bien que la France ait accueilli la COP en 2015, elle n’a pas montré beaucoup d’efficacité à honorer ses engagements en matière écologique. Qu’est-ce qui serait pourtant envisageable en matière d’énergie ? Si on ferme des centrales, les énergies propres ne sont pas suffisantes pour couvrir les besoins. De plus, il faudrait compter sur de nombreux investissements. Les énergies propres nécessitent beaucoup d’espace. Par exemple pour les éoliennes, cela représenterait l’équivalent de la surface d’un département. D’après les spécialistes, la solution serait un mix de plusieurs énergies : nucléaire, fossile, photo-voltaïque, éolienne. Reste à déterminer dans quelles proportions. Cependant, nous pouvons déjà entreprendre des travaux d’isolation (contre le froid et la chaleur). En effet, les logements mal isolés consomment plus d’énergie. Par ailleurs, les nouvelles constructions peuvent s’engager vers un cahier des charges « bio-climatique ». Le choix des matériaux et équipements ainsi que la conception même du logement aboutissent à une habitation ou des bureaux produisant leur propre énergie tout en en consommant peu. Ces bâtiments peuvent aussi organiser leur propre recyclage (eaux usées, déchets valorisés en compost…). Au niveau des collectivités, la végétalisation des espaces demeure un point fort, car les arbres procurent de l’ombre, retiennent l’eau des sols et contribuent à limiter la chaleur. À Paris par exemple, de plus en plus d’écoles s’équipent d’une cour oasis. Les sols en béton sont déposés et remplacés par des copeaux de bois et une végétation variée. Des arbres apportent un répit en cas de fortes chaleurs. À ce titre, plusieurs grandes villes mènent une politique environnementale ambitieuse (observatoire des villes vertes).
Les directives européennes, voire internationales en matière de politique environnementale
En fait, les mesures appliquées sur notre territoire ressortent souvent de directives européennes, telles que la loi sur les emballages alimentaires, les sacs plastique, les pailles, l’interdiction des aérosols qui accentuent le trou dans la couche d’ozone (graves dangers pour la peau) etc. Concernant les pesticides, la France a même fait marche arrière avec les néonicotinoïdes, réputés tueurs d’abeilles. En effet, elle les autorise à nouveau en mars 2021 pour les producteurs de betteraves.
La lutte contre le réchauffement climatique : une urgence qui peine à trouver un élan politique
En changeant d’appellation le titre du ministère qui porte désormais le nom de Ministère de la Transition écologique, le pouvoir veut marquer un changement. Le terme de transition montre bien l’urgence à transformer et à légiférer sur la question environnementale. Et en particulier en matière de production de CO2, principale cause du réchauffement climatique. Cependant, si les intentions sont officiellement formulées, elles ne débouchent sur aucune mesure concrète. Et ce pour plusieurs raisons :
la nécessité d’une concertation internationale. Le climat est l’affaire de tous.
le poids des lobbies au niveau européen et international
la répercussion des mesures sur le plan socio-économique fait craindre des contestations (obligations faites aux entreprises et aux collectivités).
Cependant, l’actuel gouvernement a promulgué une Loi climat et résilience le 24 août 2021. Elle est « issue des travaux de la Convention citoyenne pour le climat et porte sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets. » Cette loi a pour ambition d’accélérer la transition de notre modèle de développement vers une société neutre en carbone, plus résiliente, plus juste et plus solidaire. » Elle concerne tous les domaines de la vie :
Consommer : « étiquette environnementale » sur les produits de consommation et dans les publicités, 20% des surfaces de vente dédiés au vrac ;
Se déplacer : interdiction des vols domestiques s’il existe une alternative en train pour les trajets inférieurs à 2h30, interdiction des voitures polluantes, aide à l’achat d’un vélo électrique ;
Produire et travailler : division par 2 du rythme d’artificialisation des sols d’ici 2030, porté à zéro d’ici 2050, développement des communautés citoyennes d’énergies renouvelables ;
Se loger : plusieurs mesures concernant l’isolation des logements (interdiction de louer des « passoires énergétiques », aides et subventions de travaux de rénovation), obligation d’installer des panneaux photo-voltaïques ou des toits végétalisés pour les gros chantiers ;
Se nourrir : menus végétariens dans les cantines scolaires, universitaires et de l’État ;
Renforcer la protection judiciaire de l’environnement : création d’un délit de mise en danger de l’environnement, délit général de pollution des milieux (flore, faune et qualité de l’air, du sol ou de l’eau) et délit d’écocide pour les cas les plus graves.
Quelles sont les mesures politiques qui pourraient servir la cause écologique ?
Pour rappel, le réchauffement climatique est de 1,1 degré dans le monde et de 1,8 degré en France par rapport à l’ère préindustrielle. En fait, notre position géographique explique ce dépassement dû à la circulation des masses d’air. Par ailleurs, le réchauffement climatique découle de l’artificialisation des sols, du type de végétation, des activités agricoles… Les conséquences d’une augmentation des températures font observer davantage d’événements climatiques extrêmes (incendies, canicules, tempêtes…). Même une faible augmentation a des répercussions importantes. D’abord, elle affecte fortement la biodiversité : les animaux ne trouvent pas toutes les plantes pour se nourrir. Les petits animaux peuvent migrer pour maintenir le même niveau de température. Mais les arbres ne peuvent pas se déplacer et il y a beaucoup d’incendies en été, à cause de la sécheresse (canicule). De plus, il y a de plus grandes différences de volumes de pluie (nombreuses en hiver avec des inondations et moins en été : sécheresse et incendie). En fait, des zones qui n’étaient pas inondables le sont devenues. À l’été 2021, on a enregistré des températures à 50 degrés en Espagne, ce qui provoque la mort de nombreux animaux non adaptés à de fortes températures. Si une telle bulle de chaleur arrive en France cela peut toucher des zones non habituées à ces extrêmes. Par ailleurs, on observe une montée du niveau des mers. De fait, certains littoraux sont grignotés par la mer, provoquant ainsi la disparition de zones d’habitation.
Quelles solutions existent pour pallier le réchauffement climatique ?
Il y a deux façons d’envisager le problème :
s’adapter aux conséquences (on en connait pas encore l’ampleur). Comment on se prépare aux températures, à des moindres rendements agricoles, à la salinisation des marais (marais poitevin et Camargue en zones inondables). Car on sait que certaines terres vont devenir infertiles, du fait du recul du littoral. Par exemple, il y a des endroits où on peut construire des digues. Ou alors on peut changer le type d’urbanisation en interdisant de construire à moins de 100 mètres. D’autre part, certains phénomènes naturels s’intensifient comme l’éboulement des falaises (c’est le cas à Étretat par exemple). Face à l’augmentation des accidents, il faut interdire aux gens de venir et inciter les habitants à déménager. Pour les collectivités, toutes ces mesures impliquent des coûts qui vont nécessiter des subventions européennes ou nationales.
développer l’offre de transports en communs financés par l’État et les collectivités. Cela passe par le déploiement de pistes cyclables et la réouverture de lignes de chemins de fer et de bus. Il existe par ailleurs des initiatives privées ferroviaires qui tentent de développer des axes comme Rennes/Bordeaux/Bayonne ou encore Le Croisic/Bâle (Suisse) comme Railcoop.
Rationaliser les transports et la construction des logements neufs
En fait, la Loi climat et résilience reprend des éléments intéressants à mettre en oeuvre pour lutter contre le réchauffement climatique. Elle tente de limiter la production de gaz à effet de serre en interdisant les trajets courts en avion, elle limite l’artificialisation des sols. Mais on peut aller encore plus loin avec une véritable politique des transports et de regroupement de l’habitat. En effet, les lotissements éloignés des centres impliquent une utilisation massive de la voiture individuelle en l’absence d’un service de bus efficace. Donc il faut encadrer la construction des zones pavillonnaires. Afin qu’elles soient proches du centre (commerces et transports), comme c’est le cas en Bretagne. De plus, cela préserve les paysages et la biodiversité.
Développer une politique agricole respectueuse de l’environnement
Rappelons que la France est un grand pays agricole. Première productrice en Europe et 8ème au niveau mondial, 50% de son territoire est consacré à l’agriculture. « En 2019, la surface agricole bio a progressé de 13 % par rapport à l’année précédente. La France s’est fixé un objectif de 15 % de surface agricole utile convertie au bio d’ici à 2022. Un rapport de parlementaires avait toutefois jugé ce chiffre « hors d’atteinte » l’année passée, en raison notamment de soutiens financiers insuffisants. » (source terre-net.fr). Cependant les belles performances françaises dépendent très largement de la PAC (politique agricole commune) fondée sur des subventions européennes. Or la PAC favorise les grosses exploitations plutôt que les petites bio et les maréchages. Donc l’impact de la PAC sur le secteur agricole est colossal et peut freiner les initiatives locales. D’autre part, l’agriculture pose la question des pesticides et des OGM. L’Europe, pour des questions éthiques, s’oppose à la culture des OGM (sauf médicaux et en laboratoire). Mais la France (et l’Europe) importent du soja et du maïs en provenance Amérique du Sud (Brésil) et des États-Unis dont la traçabilité n’est pas garantie. C’est pourquoi Valérie Pécresse veut taxer les importations qui ne sont pas conformes aux normes environnementales et Éric Zemmour les interdire. Actuellement, il n’existe aucune réglementation. Cette question reste un sujet sensible, car les agriculteurs ont des pressions énormes. En effet, ils ne choisissent pas le prix de vente de leur propres productions. D’où leur propension à recourir aux importations de céréales à bas prix. Il y aurait encore beaucoup à dire sur le rapport entre politique et écologie. Mais grâce au bilan (provisoire) dressé par Alexandra d’Império, on peut garder en tête les urgences environnementales. Nous vous donnons rendez-vous fin mars après la clôture des listes des candidats à la présidentielle et le lancement de la campagne prévu le 28 mars. Ce n’est qu’à partir de cette date que les programmes devraient voir le jour.
Enseignante, blogueuse éducation et passionnée de littérature jeunesse. "Il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir, sinon nos pensées." - Descartes