Dès les années 80, Albert Bandura, docteur en psychologie et professeur à Stanford s’intéresse au sentiment d’efficacité personnelle, ce concept est issu des théories sociocognitives (behaviourisme et cognitivisme).Selon cette théorie, le fonctionnement et le développement psychologique doivent être compris en considérant 3 facteurs en interaction : le comportement, l’environnement, la personne. Cette théorie considère les individus comme des agents actifs de leurs propre vie. Ils ont la capacité d’ajuster leurs actes chaque fois que nécessaire. Le sentiment d’efficacité personnelle désigne les croyances des individus quant à leurs capacités de faire telles ou telles actions et d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.
En quoi le sentiment d’efficacité personnelle est-il pertinent dans le champ de l’orientation scolaire ?
Plus on nourrit un sentiment positif à son propre égard, plus on a confiance en soi et plus on devient à même de mener à bien nos projets personnels et professionnels. On rentre dans une logique de « si je veux, je peux ». On est en action, on s’engage, on se motive pour atteindre nos objectifs, on devient acteur de notre propre changement. Il a été démontré à plusieurs reprises que le SEP peut avoir une influence sur nos choix de carrière, en effet, l’efficacité perçue d’une personne serait prédictive de sa réussite future. Les élèves qui nourrissent un SEP élevé sont ceux qui persévèrent le plus dans leurs études, ou dans leur domaine de prédilection, ils sont à la recherche de sens dans leurs apprentissages, ils gèrent mieux leur stress et par conséquence ils obtiennent de meilleurs résultats et réussissent bien.
Qu’est-ce que le mentorat ?
Le mentorat est une relation humaine de soutien, d’apprentissage et d’échange, dans laquelle une personne expérimentée, sage, favorise le développement personnel d’une autre personne qui a des compétences et une maturité à acquérir ainsi que des objectifs à atteindre. Le mentor n’est pas un professionnel, mais plutôt un pivot sur lequel l’adolescent peut s’appuyer à tout moment.
A quoi sert le mentorat ?
Le mentorat constitue une stratégie de prévention dans la théorie du contrôle social, le simple fait d’établir une relation constructive avec un mentor augmente les facteurs de protection et limite les risques. La relation mentorale est un lien positif qui offre un cadre propice au travail pour les jeunes dont le comportement est jugé à risque.
Quelles sont les conséquences du mentorat sur les jeunes ?
Les jeunes ont une plus grande capacité que les adultes à modifier leur comportement, ce qui leur permet d’améliorer leur santé mentale, et mettre en place les actions nécessaires pour réussir ce changement. Les jeunes s’appuient sur leurs ressources existantes pour réussir ce changement et en développent de nouvelles à l’aide de leur mentor.
Quels sont les rôles du mentor ?
Compétence – Les mentors permettent aux jeunes de découvrir leurs talents, compétences, potentiel et à comprendre en quoi sont transposables.
Le mentor les aide à tirer des leçons de leurs échecs et à rebondir.
- Confiance – Il est important que les mentorés développent un réseau d’entre-aide et acquièrent des habilités qui leur permettront de résoudre des problèmes personnels. Les mentors orientent les mentorés vers d’autres ressources qui pourraient leur servir de modèle en matière de résolution de problèmes.
- Création de liens – Les mentors doivent respecter l’identité, la singularité des mentorés et les encourager à entrer en relation avec les membres de leur entourage et à se sentir compris par ces derniers.
- Caractère – En assumant un rôle de modèle, en incitant les jeunes à prendre leurs propres décisions et en expliquant pourquoi certaines actions conviennent ou non, les mentors peuvent aider les mentorés à renforcer leur personnalité et à s’incarner d’un point de vue identitaire.
- Bienveillance –Les mentors font preuve de compassion sincère à l’égard des mentorés et les amènent à apprécier les bienfaits d’une attitude bienveillante envers autrui.
- Contribution – Une fois qu’ils ont acquis les cinq caractéristiques ci-dessus, les jeunes sont parfois prêts à aider autrui. Les mentors doivent alors les encourager à redonner quelque chose à la collectivité.
Quels sont les modèles de mentorat ?
- Le mentorat officieux : Le mentor n’intervient que périodiquement ou de façon spontanée, brièvement ou bien durablement. Il existe trois types de mentors officieux :
- Mentors naturels : personnes que les jeunes côtoient dans leur environnement quotidien et qui assument naturellement un rôle de mentor (parents, amis de la famille, etc.)
- Mentors de contenu : personnes estimées et admirées par les jeunes, avec lesquelles ils ont un bref contact axé sur la communication d’un contenu particulier (un enseignant, un conférencier) ;
- Mentors de programme : personnes que les jeunes côtoient dans le cadre d’une activité structurée (p. ex., club d’aide aux devoirs ou camp d’été, entraineur sportif etc.).
- Le mentorat officiel :
- Le mentorat traditionnel individualisé : un adulte et une jeune personn
- Le mentorat d’équipe : Plusieurs adultes travaillent avec des petits groupes de jeunes
- Le mentorat de groupe : un adulte pour au moins 4 jeunes
- Mentorat entre pairs : Des jeunes qui assument leurs rôles de mentor auprès d’autres jeunes
- Cyber mentorat : Le mentor communique avec son ou ses mentoré par le biais de courriels et Web
Le mentorat officieux avec ses proches parents ne maximise-t-il pas les risques de conflits ?
- Il y a certes un risque de confrontation avec son ado, mais au moins la démarche permet de structurer la relation et de maintenir le dialogue entre l’ado et ses parents. Le pire c’est quand le dialogue se rompt. L’adolescent est alors livré à lui-même, dans une période charnière qu’est l’orientation scolaire. Notre approche implique les parents dans les activités de leurs enfants et les invitent à comprendre qui ils sont. Le message que fait passer Weeprep : « je m’intéresse à toi, et je veux comprendre tes choix personnels et professionnels et t’accompagner durablement dans ta réussite avec bienveillance, ouverture, non-jugement, non-complaisance. ».
Si votre ado ne souhaite pas l’aide de ses proches, peut-il choisir un autre mentor ?
Les parents sont en première ligne pour accompagner les projets de leurs adolescents, l’adolescent peut, avec accord parental, faire appel à un mentor de son choix dans son environnement le plus proche qui croira en lui et qui lui garantira un accompagnement durable.
Comment aider votre ado à bien choisir son mentor ?
Dans l’entourage proche, il y a toujours une personne avec laquelle l’ado se sent bien. Cela peut être un cousin, un oncle, un grand-parent, un ami, un enseignant… Cette personne peut prendre le rôle de mentor et l’accompagner dans sa réussite.
N’y a-t-il pas un risque de devenir trop dépendant du soutien familial avec cette démarche ?
L’ado peut devenir autonome de différentes manières, l’une d’entre elles consiste à être accompagné par un mentor jusqu’au moment où il se sentira prêt à voler de ses propres ailes. La question de la dépendance se pose entre le mentor et le mentoré, mais elle ne constitue que la première phase de la relation : Voici comment l’ado va s’autonomiser grâce à l’aide de son mentor, il va traverser 4 étapes :
- La dépendance : Il a besoin de l’avis, des conseils, de validation de son mentor pour prendre une décision ou faire quelque chose
- La contre-dépendance : L’ado commence à s’opposer à son mentor, prend des positions contraires à celles préconisées par son mentor
- L’indépendance : L’ado ne ressent plus le besoin d’être accompagné, il veut prendre les rennes de sa vie, car il a trouvé sa voie
- L’interdépendance : L’ado ressent le besoin d’échanger avec son mentor d’adulte à adulte.
Qu’allez-vous apprendre en devenant des mentors, en tant que parent/ enseignant ?
Cela va vous apprendre à communiquer avec votre enfant ou élève en le responsabilisant, en l’aidant à mettre des mots sur ses compétences scolaires et non scolaires. Cela va vous permettre de poser un regard différent sur lui et sur ses aspirations, ses talents, ses potentiels, de vous organiser autour de son projet, de le mettre en action par rapport aux objectifs qu’il s’est fixé, mais aussi d’apprendre la posture du mentor et d’augmenter votre sentiment d’efficacité parentale et/ou pédagogique.
Qu’allez-vous apprendre à travers cet accompagnement en tant qu’ado ou jeune adulte?
Cela va vous aider à communiquer avec vos parents, ou proches, vos enseignants, à vous mettre en action dans vos centres d’intérêts, à savoir demander de l’aide quand vous en ressentez le besoin. Cela va vous aider à vous accepter mais aussi à grandir et à progresser. Cela vous fera prendre conscience que l’orientation scolaire n’est pas seulement l’affaire de quelques mois en classe de Troisième mais que c’est un travail de longue haleine qui ne se fait pas seul.
Votre ado ne s’intéresse à rien et ne vous écoute pas, comment faire pour le convaincre que le mentorat peut l’aider ?
Si la situation est conflictuelle, vous aurez des difficultés à le faire adhérer. En effet, l’idée n’est pas de « convaincre » mais plutôt de présenter la démarche et ses avantages pour l’ado afin qu’il ait de lui-même envie de l’utiliser. Rappelez-lui qu’il peut se faire accompagner par d’autres personnes que vous en qui il a confiance.
En quoi est-ce pertinent de travailler avec un ou des mentors dès 11/12 ans ?
Observez vos enfants et vous verrez qu’ils ont des rêves plein la tête jusque vers la cinquième où ils commencent à s’en éloigner. Ils rentrent alors dans une logique purement scolaire dans laquelle seules les notes comptent et ils perdent de vue la question identitaire. Le mentorat va entretenir la flamme qui existe en eux. La relation est évolutive et n’implique pas les jeunes ados dans l’orientation scolaire à ce stade-là de leur scolarité, mais dans un travail sur leur identité, leurs préférences, leurs rêves.
En quoi la démarche Weeprep est-elle différente des autres dispositifs d’accompagnement existants ?
Weeprep développe une plateforme collaborative dédiée à l’orientation scolaire. Elle met à disposition des mentors au service des adolescents afin de les aider durablement à préparer leur avenir. Contrairement aux autres acteurs de l’orientation scolaire, qui sont souvent des plateformes d’informations sur les métiers, Weeprep privilégie la qualité de la relation à l’information sur les métiers.