Au 15 mai, les salles de cinéma avaient rouvert avec une protocole sanitaire strict et une jauge à 35%. Désormais, depuis le 30 juin, les capacités d’accueil passent à 100%. Par ailleurs, le port du masque est toujours obligatoire pendant toute la séance et pendant les déplacements à l’intérieur du cinéma. L’occasion de profiter pleinement de la 36ème édition de la Fête du cinéma (30 juin au 4 juillet) ! Retour sur les meilleurs films à l’affiche avec une petite sélection à découvrir tout l’été dans votre cinéma habituel ou sur votre lieu de vacances. Alors, vous êtes plutôt pop corn, glace en cornet ou « le film et rien d’autre » ?
Cinéma à grand spectacle pour une immersion totale son et image
Tout d’abord, avec Nomadland, de Chloé Zhao, la réalisatrice de The Rider nous embarque dans un road movie où Fern (Frances Mac Dormand) fuit, ou fait route vers, son destin. Une échappée belle spirituelle qui met en scène de vrais nomades de l’Ouest américain. C’est très personnel, mais je trouve qu’une salle de cinéma permet vraiment de s’immerger dans un décor. De vivre cette expérience de paysages incroyables en ressentant presque la fraîcheur du crépuscule ou l’éblouissement de l’aurore.
Nomadland a ce pouvoir de créer un monde d’évasion, de distanciation vis-à-vis du quotidien tout en reconnectant avec des valeurs humaines originelles. Fern décide de quitter sa cité ouvrière gangrénée par le chômage pour prendre la route avec son van. Comme souvent dans ce genre de films américains, héritiers de Sur la route de Jack Kerouac, le personnage principal découvre autant sur lui que sur les autres. Une quête intérieure inspirante à tout âge.
Ensuite, le très beau Minari de Lee Isaac Chung met en scène une famille américaine d’origine sud-coréenne dans les années 80. Un grand chamboulement pour cette famille dont le père veut devenir fermier dans l’Arkansas. Arrivera-t-il à faire fortune en cultivant des fruits exotiques ? Bien plus que la réussite économique, c’est la vie en famille et la cohabitation avec la grand-mère tout juste découverte par son petit-fils qui animent ce film. À nouveau on y retrouve ce cinéma de plein air qui sait capter les émotions et les sentiments par le simple frémissement d’une feuille. Une chronique agricole et familiale qui fait du bien au moral !
Les comédies américaines et françaises : le cinéma familial
La comédie mène la danse du cinéma français
Été oblige, le cinéma français sort de nombreuses et réjouissantes comédies. Certaines sont déjà sorties au mois de juin, d’autres occupent l’affiche depuis peu. En revanche, elles proposent un éventail diversifié d’humour.
Si vous avez déjà vu des films de ou avec un des frères Podalydès, sachez que vous pouvez retrouver Denis sous la direction de son frère Bruno dans Les 2 Alfred. Personnellement, cela fait plusieurs années que je ne rate aucune de leur sortie. Un humour doux-amer émouvant où le personnage principal, souvent un peu lunaire et largué, doit affronter ses démons, ses phobies, ses difficultés de tous ordres. Ici, il s’agit d’Alexandre, chômeur en fin de droit, qui doit intégrer l’équipe d’une startup réfractaire aux salariés avec enfants. Or, Alexandre en a deux et doit prouver à sa femme qu’il peut les assumer financièrement. Une situation cornélienne qui mêle réalité sociale et comique.
Ensuite, on retrouve l’acteur Benjamin Lavernhe, sociétaire de la Comédie Française. Connu pour son rôle de DRH dans la série En entretien sur Canal+. Dans Le Discours, il joue Adrien qui doit rédiger le discours du mariage de sa soeur. Alors qu’il est lui-même empêtré dans une relation compliquée… Une occasion en or pour Benjamin Lavernhe de nous montrer une fois de plus son talent. Et le naturel de son comique !
Puis Jean Dujardin et Grégory Gadebois incarnent deux anciens présidents de la République dans Présidents. L’un se nomme Nicolas, l’autre François… toute ressemblance avec des personnages publics réels est volontaire ! Nicolas doit convaincre François de l’aider dans sa future reconquête présidentielle. Mais entre retraite à la campagne et campagne idéologique, les objectifs de l’un et l’autre président peuvent évoluer et révéler des surprises.
Enfin, pour les amateurs d’humour et de fantastique, Teddy répondra aux deux envies. Teddy, un jeune homme de 19 ans, travaille au salon de massage de son oncle adoptif. Il s’apprête à passer un été sans histoire avec sa petite amie Rebecca. Griffée par une bête inconnue, il se comporte de façon de plus en plus étrange. Avec sur l’affiche la mention « monstrueusement drôle » et au casting Anthony Bajon, César du meilleur espoir masculin en 2019, on a envie tester non ?
Pour terminer, Disney sort le grand jeu avec Cruella, interprétée par Emma Stone accompagnée d’Emma Thompson. qui était la Cruella des 101 Dalmatiens avant d’être celle qui voulait se faire un manteau en peau de chien ? Réponse dans ce film où l’on découvre Estella, une escroc de talent flanquée de deux vauriens. Ses créations ravissent les plus snobs et fortunées clientes, telle l’odieuse baronne von Hellman. Un Disney qui brave les conventions et joue dans le subversif avec une héroïne méchante.
Émotions fortes et frissons : entre cinéma d’auteur et blockbuster
Encore du cinéma français de qualité !
En premier, mention spéciale à Alex Lutz dans 5ème set de Quentin Reynaud. L’humoriste qui s’est fait connaître avec son rôle de Catherine face à Bruno Sanchez (Liliane) change de registre. Thomas, un tennisman en fin de carrière joue une dernière saison et revit ses échecs passés. Une plongée dans le monde sportif réaliste et admirablement interprétée par Alex Lutz. Pour l’anecdote, le comédien a dû beaucoup travailler son jeu de tennis pour ce rôle. Ainsi, il a pu rendre tous ces petits gestes et manies des joueurs professionnels qui les distinguent. Et contribuer à un portrait très réaliste d’un tennisman proche de quitter le monde de la compétition.
Ensuite, Petite maman de Céline Sciamma livre une histoire émouvante entre chronique familiale et fantastique. Un dialogue intergénérationnel entre une petite fille et sa maman au même âge. Un film court à voir en famille !
Toujours dans le cinéma d’émotion, Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, s’intéresse à Youri, un jeune garçon de 16 ans habitant d’une cité d’Ivry-sur-Seine. Lorsqu’il apprend que sa cité doit être démolie, il entre en résistance avec sa bande d’amis. Un combat qui se double d’une vocation de cosmonaute. Un film onirique qui flotte dans l’espace de la cité comme au milieu des étoiles.
Enfin Sound of metal de Darius Marder aborde le délicat sujet de la surdité dans le monde la musique. Pensant souffrir d’un trouble passager, Ruben (Riz Ahmed), un artiste de heavy metal, tombe des nues en apprenant qu’il va bientôt être complètement sourd. Un choc pour cet artiste et sa compagne, elle-même musicienne. Comme faire face à cette épreuve de la vie et accepter de changer son quotidien ? Un film bouleversant, sorti depuis le 16 juin qui mérite d’être vu cet été. En espérant qu’il soit encore largement distribué en salle.
Le cinéma pour se faire peur
Si vous avez peur des insectes, mieux vaut vous abstenir d’aller voir La nuée. Salué par la critique comme un film d’horreur français qui renouvelle le genre, La nuée désigne un essaim de sauterelles. Virginie (Suliane Brahim, sociétaire de la Comédie Française) élève des sauterelles comestibles pour sauver son exploitation agricole de la faillite. Elle compte ainsi pourvoir aux besoins de ses enfants qu’elle assume seule. Mais Virginie entretient des rapports de plus en plus étranges avec ses insectes.
Enfin, deux suites de films d’horreur/angoisse sortent en salle : Conjuring 3 et Sans un bruit 2. De quoi frissonner même par 30 degrés Celsius. À voir entre ami·e·s pour en rire et faire sauter le pop corn sur un voisin qui râlera moins.
Alors, êtes-vous retournés au cinéma ces derniers jours ? Et qu’avez-vous vu ? Un film comique, un film d’horreur, une comédie dramatique ? On attend vos recommandations et avis sur la sélection ! Et si vous voulez encore plus d’idées pour vous détendre et voyager en imagination, consulter ma sélection romans, mangas et BD pour cet été. Sans oublier les nombreux lieux culturels, théâtres et festivals qui devraient accueillir le public « normalement » pendant les vacances. Parce que la culture s’adresse à toutes et à tous et qu’elle nous a terriblement manqué ces derniers mois (relire l’entretien avec Abderrahim Bouzelmate, professeur de lettres au collège).