Accessible depuis le 30 septembre 2019, nous pouvons dès à présent dresser un premier bilan. Au centième abonné, nous avions 80% de nos utilisateurs qui étaient en fin de collège et lycée (4ème, 3ème, 1ère et Terminale) et 20% en 6ème et 5ème. Cette partition par tranche d’âge s’explique tout naturellement par le calendrier de l’orientation scolaire qui vise essentiellement les 3ème et Terminale. Cependant, la tendance est à la hausse pour les 11-13 ans, avec une volonté marquée des parents d’anticiper les besoins de leurs enfants. Pour aller au-delà des chiffres et connaître les motivations et impressions des ados, j’ai recueilli leurs témoignages pendant deux semaines. Merci à eux de m’avoir fait confiance et ouvert leur parole.
Des ados investis dans une démarche personnelle et durable
Ados débordés : prendre du temps pour soi
« C’est mon espace à moi, c’est là que je range mes souvenirs. Et c’est moi qui décide quand et comment je fais les activités. »
Carla, 16 ans
Signe de notre époque et de la course folle au temps « gratuit », les adolescents plébiscitent dans Weeprep la possibilité de se réserver un espace pour soi. En effet, entre les devoirs, les obligations familiales, les réseaux sociaux, l’occasion de se retrouver avec soi-même est devenue rare. Si nous adultes nous plaignons de ne pas avoir assez de temps, nos ados aussi ! Leurs agendas surchargés ne laissent pas de place au vagabondage de l’esprit. Or c’est souvent dans ces moments libres que nous réfléchissons sur nous-mêmes, que nous analysons nos pensées, nos actions.
« Moi, j’aime trop les graphismes ! J’ai l’impression de partir sur une autre planète. Je me raconte même des histoires dans ma tête. Sauf que là c’est moi le boss ! »
Nathan, 14 ans
Pour Nathan, l’immersion est forte et lui permet de se déconnecter de son quotidien rythmé par le lycée et les compétitions de rugby. Ainsi, il apprécie de pouvoir s’extraire un petit quart d’heure pour prendre du recul après une journée bien remplie. Il poursuit, amusé.
« Et puis là c’est pas pour traîner sur Snapchat ou Insta. C’est vraiment que pour moi et personne ne me juge. Je ne sais pas encore ce que je veux faire, mais j’ai encore le temps et ça m’angoisse moins parce que j’y réfléchis déjà. J’ai ma petite idée, mais, chut, c’est confidentiel ! «
Nathan, 14 ans
Ainsi, grâce à un accès personnel, l’intimité de l’espace ado est garantie et permet de chercher, d’apprendre et de s’exprimer en toute liberté.
Un espace de liberté pour réfléchir et apprendre
De plus, cet espace de liberté permet une plus grande créativité. En effet, en laissant émerger librement toutes nos pensées, nous effectuons des recoupements, nous établissons des liens logiques entre les événements de notre vie. Ainsi, cette pensée buissonnière ouvre-t-elle vers une projection de soi. Comment nous nous voyons demain, mais surtout dans quelques années. A quoi j’aspire dans un futur proche ? Toutes questions fondamentales pour les jeunes et encore pour nous adultes.
« Je pensais qu’on pouvait apprendre que des trucs en maths ou en français. Mais avec les podcasts, je découvre des idées et des personnes intéressantes. C’est dingue par exemple ce qu’a fait Malala [Yousafzai] au Pakistan. Il y a pas que les adultes qui ont de bonnes idées. Nous aussi on peut agir et aider les autres. Je crois que j’aimerais bien défendre les gens qui ont des problèmes. »
Yasmine, 11 ans
Médiathèque regroupant les podcasts dans l’application Weeprep
De nombreux jeunes ont beaucoup apprécié ces séquences audio consacrées aux compétences douces, à la liberté, à la créativité. Calibrées à environ 3 minutes, elles s’intègrent naturellement dans la démarche personnelle d’exploration de soi et du monde. Une approche claire, documentée et qui sollicite la réflexion individuelle. De quoi nourrir ses pensées quotidiennes !
Les ados se posent des questions sur leur avenir
« Au départ, je pensais que ce serait ennuyeux d’utiliser Weeprep. C’est mes parents qui ont voulu. Ils s’inquiètent parce que je ne sais pas quoi faire plus tard. »
Gabriel, 17 ans
En fait, les adolescents sont très nombreux à éprouver des difficultés pour trouver leur voie. Ils ont souvent l’impression de devoir se conformer aux attentes de leurs parents, sans réellement avoir le droit de choisir ce qu’ils veulent faire. L’enjeu semble tellement énorme quand on est en Terminale qu’il peut conduire à un blocage, une incapacité à prendre conscience de ses propres besoins et envies. Ce qui aboutit à une phrase que j’ai maintes fois entendue dans la bouche des jeunes : « Je ne sais pas quoi faire. » Cette position très inconfortable est souvent mal vécue, voire perçue comme un échec. C’est pourquoi Gabriel était si enthousiaste de partager ses premières pistes d’orientation.
« En fait, quand je me suis connecté la première fois, c’était pour faire plaisir à ma mère. Mais maintenant j’y vais tous les jours. Avant de passer à table le soir, c’est mon rituel à moi. J’adore écouter les podcasts. Ça m’aide à comprendre le monde et maintenant je vois mieux ce que pourrais faire. J’adore la mécanique en fait et travailler en équipe aussi. J’aimerais aussi faire un métier utile, je vais me renseigner sur la coopération internationale. Je me vois bien construire un pont pour aider les gens à se déplacer. Dans le pays de mon grand-père, les gens font des kilomètres pour traverser le fleuve, ils perdent beaucoup de temps ! »
Gabriel, 17 ans
Exemple d’arbre monde dans l’application Weeprep
Des jeux pour apprendre et aider les ados à mieux se connaître
Les serious game comme outils d’aide à la connaissance de soi
En effet, avec Weeprep, chaque jeune peut puiser son inspiration, s’appuyer sur ses expériences, ses proches, pour construire son projet personnel. Ainsi, il dispose de trois outils entièrement personnalisables : l‘ikigai, la ligne de vie et l’arbre monde. Kenza, 12 ans et son frère Dali, 15 ans ont particulièrement apprécié utiliser ces outils de connaissance de soi.
« Moi, j’aime bien regarder mes personnages dans l’arbre monde. J’ai l’impression d’être soutenue et en plus ils existent en vrai ! Parfois, je me sens seule avec mes problèmes. Puis je réalise qu’autour de moi il y a des amis et de la famille pour m’aider. Ce qui est drôle c’est qu’ils n’y pensent pas eux-mêmes, c’est moi qui vais les chercher pour leur dire qu’ils comptent pour moi ! C’est rassurant. »
Kenza, 12 ans
Son frère est d’accord avec elle. Ils se sont amusés à comparer leurs arbres mondes et ont constaté qu’ils étaient très différents. Dali me confie ses appréhensions.
« J’étais soulagé. Je n’avais pas envie d’avoir le même profil que ma soeur. J’avoue qu’au début on voulait comparer nos résultats, un peu comme dans un jeu. Mais très vite on a vu que c’était pas pareil. Que c’est vraiment nous et pas un truc formaté. Du coup, c’est motivant de voir qu’on décide nous-mêmes. C’est pas comme dans Un livre dont vous êtes le héros. T’arrives pas à la même fin. Chacun son destin ! »
Dali, 15 ans
Exemple d’ikigai dans l’application Weeprep
Grâce aux trois serious game de Weeprep les ados prennent conscience qu’ils ne sont pas nus face à leur avenir. Ils possèdent déjà de nombreux costumes pour jouer différents rôles en fonction du contexte, comme le théorisait Erwin Goffman. Ces activités « qui combinent une intention sérieuse – de type pédagogique (…) avec des ressorts ludiques (Wikipédia), aident les jeunes à établir leur récit de vie, à s’appuyer sur leur connaissance de soi et de leur environnement social.
Garder une trace de son cheminement
Améliorer la confiance en soi des ados
« Déjà, moi, j’aime bien quand j’arrive sur l’appli, parce qu’on me demande si ça va. Ça parait pas grand chose, mais ça me met de bonne humeur ! Je me sens accueilli. Des fois au lycée, on se dit même pas bonjour. J’ai trop l’impression que tout le monde se la joue perso, alors qu’en vrai ils ont qu’une envie c’est qu’on s’intéresse à eux. Et puis quand je fais les quizz et que je me lance un défi, je n’ai pas peur d’être jugé. Ça change…et ça fait du bien. »
Elias, 15 ans
En fait, la question de la confiance en soi revient souvent chez les jeunes. Elle détermine leur vision plus moins optimiste de l’avenir. Ainsi, le témoignage d’Elias montre combien les jeunes ont besoin d’un environnement bienveillant pour croire en eux et en leurs capacités. Echapper à la pression des réseaux sociaux et même parfois du regard familial, permet aux ados de se défaire de tout un cortège de mécanismes qui entravent leur efficacité. Parmi ces mécanismes on trouve l’inaction, l’insolence ou encore la dévalorisation. Or, chaque activité sur Weeprep répond à une double exigence de bienveillance éducative et didactique. Les contenus et leur mise en oeuvre impliquent les jeunes, comme Elias, qui en sortent plus confiants et sereins.
Exemple de défis dans l’application Weeprep
Construire son récit de vie quand on est ados
« J’adore la ligne de vie. Je me suis rendu compte qu’il y avait pleins d’événements importants dans ma vie et pourtant ils étaient passés sans que je les voie vraiment, sans que j’y pense. Avec Weeprep, j’ajoute des événements et j’écris un petit truc dessus. C’est là que je me rends compte que la naissance de ma soeur a changé beaucoup de choses dans ma vie. J’étais content, mais ça m’a bien embêté quand même. »
Sam, 13 ans
En fait, souvent les événements de notre jeunesse paraissent dépendre totalement des adultes. En général, ce sont eux qui en sont à l’origine et les jeunes les subissent plus qu’ils ne les choisissent. Prendre conscience qu’ils leur appartiennent les libèrent du poids de la dépendance. Et leur permet d’en envisager d’autres plus intimes, plus personnels, passés inaperçus aux yeux des parents, mais extrêmement fondateurs pour eux.
Ainsi, Sam m’a raconté qu’il avait eu très envie d’y parler de ses cours d’anglais. Il s’est rendu compte qu’il se sentait toujours très à l’aise lorsqu’il devait s’exprimer dans cette langue. Il pense qu’il voudra s’en servir plus tard dans son travail. Du coup, il compte demander à sa prof des pistes pour associer maths et anglais.
Exemple de ligne de vie dans l’application Weeprep
De fait, dans Weeprep les outils d’aide à la connaissance de soi font émerger de nouvelles problématiques qui guident l’orientation scolaire. C’est le jeune lui-même qui fait des rapprochements, qui associent ses centres d’intérêts à ses émotions, à ses expériences. Ainsi, le jeune s’engage dans une démarche active où il va lui-même, pour lui même, prendre ses décisions d’orientation.
Merci à tous les ados qui ont bien voulu répondre à mes questions. Par souci de confidentialité, tous les prénoms ont été changés.